Un héros de guerre des temps modernes

by 9 Aug, 2018

jeep renegade

Jeep Renegade 2.0 Multijet 170 Cv

Je ne sais pas pourquoi, mais chaque fois que l’on me parle de Jeep, j’ai une image furtive du débarquement du 6 juin 1944 ou de mes premières émotions adolescentes lorsque MacGyver sauvait le monde avec un couteau suisse et un morceau de papier d’alu ET une Jeep Wrangler, bien sûr.

Pourtant aujourd’hui on m’a proposé de tester la Jeep Renegade. Je dois avouer platement que je ne savais même pas que ça existait. Le nom était pourtant plutôt plaisant, surtout avec mon esprit perpétuellement rebelle, mais je n’avais strictement aucune idée de ce à quoi elle pouvait bien ressembler. J’imaginais bien qu’elle devait plus se rapprocher d’une forme de réfrigérateur – tout comme la Wrangler – tant du côté de l’aspect, que du côté de l’aérodynamisme.

J’étais loin de me douter que c’était ça…

J’ai tout de même soigneusement fait mes devoirs et je me suis aperçu que cette « Jeep » a plus ou moins sauvé la marque. Bon, pour être franc c’est tout de même une affirmation qui est vite dite, mais quand on voit les chiffres des ventes de ce truc, on se dit qu’elle doit quand même faire quelque chose que les autres voitures ne font pas. Mon imagination était soudainement débridée, en mode overdrive. Peut-être qu’il y a une machine à café à l’intérieur. Peut-être qu’il n’y a pas d’essuie-glace et que, du coup, les psychopathes de la fondation des parking ne savent pas ou mettre leurs amendes pourries. Peut-être que la voiture est surpuissante, mais dispensée de payer des impôts sur Genève. Ou alors y a autre chose.

Je vais être franc avec vous, quand je l’ai vue sortir du garage, j’ai fait celui qui n’était pas là. Vous savez quand vous vous dites : « si je ne bouge pas, personne ne va me voir » – comme quand vous croisez un grizzly et que votre seule chance de survie, si vous ne voulez pas vous faire arracher la tête d’un coup de patte, c’est de ne pas bouger.

Donc je n’ai pas bougé en me disant : « non, ce truc ne peut quand même pas être pour moi ». Puis j’ai rallumé les connexions et je me suis dit que je ne pouvais tout même pas tester que des Ferrari GTC4 Lusso. Pas que l’ai testée celle-là, mais si jamais quelqu’un de chez Ferrari m’écoute ou me lit, je suis preneur. Un week-end, pas plus, max une semaine… le temps de monter dans le nord de l’Allemagne et de revenir.

J’ai donc pris les clés de la Jeep Renegade en espérant que personne ne me voie depuis la terrasse du Katrépices, où je connais quand même un peu de monde.

Avant d’aller dans le détail, il faut reconnaître une chose, la Jeep Renegade a bien aidé Jeep à se sortir de l’ornière en son temps – je sais je l’ai déjà dit, mais quand on la voit pour la première fois, c’est quand même bien de souligner les arguments positifs.  Deux fois.

Ensuite, il faut aussi savoir que la Renegade n’est pas une vraie Jeep puisque elle emprunte presque tous ses éléments de base à la Fiat 500X – la Fiat 500X c ‘est quand même la seconde voiture au monde que si on me la donnait, je ne la voudrais pas. La première c’est la Fiat Multipla de l’époque et la troisième c’est la Pontiac Aztec. Mais peu importe, la Renegade a emprunté à peu près tout à la Fiat et pourtant c’est une tuerie comme tout terrain. Comme toutes les Jeep d’ailleurs.

Une fois l’effet de surprise passé, je me suis mis à faire le tour du Rubik’s Cube. Oui, parce que c’est un cube. Le truc bien c’est qu’en fait on n’a pas besoin de faire le tour. Le point de vue est le même depuis n’importe quel côté. Le point négatif, c’est que ce n’est pas simple de trouver où est le siège conducteur, parce que justement, le point de vue est pareil de n’importe quel côté.

Trêve de plaisanteries – mais elle est quand même cubique, parfois on dirait ces pastèques japonaises qui poussent dans de boîtes carrées pour qu’elles soient plus facile à ranger dans les camions – ensuite je suis monté à bord.

De l’intérieur, c’est une Jeep, ça n’a rien à voir avec l’intérieur limite luxueux du Grand Cherokee (voir chronique) mais c’est pas mal. Il faut dire que j’avais la version Trailhawk  qui est un peu plus « léchée »  que les autres. Ils se sont appliqués, il y a des jolies couleurs, on voit que par moment ils ont voulu garder l’esprit de chez Mini version Countryman d’ailleurs la Renegade chasse sur les plates-bandes des « mini-SUV », type Nissan Juke ou autre Peugeot 2008. Voir même la Fiat 500X, puisque c’est presque son cousin germain et toute une autre tripotée de mini-SUV’s qui poussent dans la rue comme les mauvaises herbes dans mon jardin.

L’intérieur est donc très attachant, avec plein de rappels à la marque pour ceux qui en sont fans. Il semble d’ailleurs que l’acheteur type de la Renegade doit tout de même avoir un attachement spécifique à la marque pour faire ce choix final. En cherchant bien dans la voiture, il y a des clins d’œil souvenir à la Jeep Willis qui a libéré la France a elle seule. Et en cherchant bien, vous trouverez le tracé de la piste d’essai de Jeep dans le désert du Moab.

Pour le reste, GPS, technologie embarquée et compagnie, c’est « business as usual », un écran tactile fidèle à la marque – écran que j’ai retrouvé dans le Grand Cherokee et dans le Wrangler – et puis il y a tout ce que l’on s’attend à trouver dans une voiture de ce prix en 2018, inutile d’en faire l’inventaire, le site de la marque le fait bien mieux que moi.

Il était donc temps de partir loin dans les grands espaces sauvages de l’est de la Suisse. En fin de l’est du Lac Léman, puisque c’est en Valais que je me rendis pour tester la Jeep Renegade dans son élément naturel. Bien que selon mes statistiques personnelles basées sur un échantillonnage représentatif  de 3 propriétaires de Jeep Renegade ; 95% de ces derniers roulent uniquement en ville avec. Ce qui est assez logique, puisque personne n’aurait envie d’aller faire du franchissement avec une Fiat 500, même « «X »…

Je suis parti dans le soleil couchant, tel Lucky Luke, en chantant « I’m a poor lonesome cowboy » – la voiture s’y prêtant parfaitement. La première surprise fût de voir qu’elle se comportait plutôt pas mal sur autoroute et qu’au delà de 120 kilomètres à l’heure, on entend beaucoup moins le bruit du diesel qui tape tout de même spécialement fort à bas régime. Le véhicule est donc relativement silencieux et même si je ne me lancerai pas dans une traversée de l’Europe avec lui, je dois dire que si c’est juste pour monter skier à Verbier, ça suffit amplement. Après, j’ignore si en hiver on vous laissera monter là haut vu que c’est plutôt le repère des Cayennes et autres Q7 absolument indispensables. Une chose est certaine, il est plus que probable que vous vous fassiez refouler au W avec une Jeep Renegade, pas assez classe pour le standing. Cependant en cas de VRAIES chutes de neige, il est clair que VOUS arriverez au W et que la Cayenne restera plantée en bas dans le tas de neige.

Oui, car la Jeep Renegade est vraiment un 4×4 fort agile pour ce que j’ai pu voir. Et elle a une autre qualité que lui confère sa forme cubique, c’est qu’une fois que toutes les fenêtres sont baissées et que le toit est ouvert en grand, vous avez (presque) un cabriolet Jeep. Je dis un cabriolet Jeep, parce que le seul truc qu’ils font qui ressemble à un cabriolet, c’est la Wrangler. Alors la Renegade vous donne l’impression d’être dans une Wrangler, sauf que vous ne devez pas vous battre avec la capote pour ouvrir le toit en grand.

Je dois dire qu’à la fin de mon week-end américain j’ai quand même fini par la trouver attachante. Alors oui, c’est un petit 4×4 de ville qui fait le bruit d’une camionnette de livraison à cause du diesel, mais on oublie presque tous ses petits défauts pour le côté de fun de la voiture. Je la verrai bien avec des plus grosses  jantes et des plus gros pneus et une planche de surf sur le toit.

Je n’ai aucune idée de comment on utilise une planche de surf mais ça, j’ai pas besoin de le dire. Au pire mettons deux-trois paires de skis. C’est plus plausible dans la région. Néanmoins, si vous décidez de vous contentez d’aller faire les courses au centre commercial et d’amener le petit dernier à la crèche, ça ira aussi très bien. La Jeep Renegade a quelques défauts – surtout esthétiques, mais ça c’est une question de goût – mais en revanche pour le reste, on comprend mieux pourquoi le modèle a participé à remonter la marque, car il a indubitablement des atouts.

Avec un minimum d’inspiration et de réflexion, vous pouvez avoir un véhicule quasiment unique, qui passera partout et qui vous emmènera au bout du monde et si ce n’est pas au bout du monde, ça sera à la montagne ou à la plage, avec les cheveux au vent pour ceux qui en ont encore.

J’ai également testé la Jeep dans la montée du Grand Saint-Bernard, en essayant de suivre une Subaru Impreza qui devait probablement appartenir à un indigène local, mais ce fût rapidement réglé. La puissance du diesel a rapidement montré ses limites, il faut dire que l’on se sent rarement collé au siège à cause des accélérations, mais je crois pouvoir dire sans me tromper qu’elle n’a pas été conçue pour ça. En revanche, le jour où Jeep greffe un SRT8 de 500 chevaux dans la Renegade, ça pourrait être drôle et m’intéresser violemment.

 

En conclusion, ce n’est pas LA voiture de mes rêves, mais j’ai révisé mon jugement au cours d’un week-end et puis comme disait Daniel Frey, le patron du Garage Victoria en me tendant les clés : « tu peux pas toujours conduire des voitures de 500 chevaux et si tu veux que je te prête ma Viper un jour, faut passer par là ».

 

J’ai passé par là. J’attends la Viper maintenant.

 

Thomas Veillet

 

Si vous êtes un garage, un concessionnaire, un collectionneur et que vous voudriez que l’on mette en avant votre véhicule au travers d’une chronique de ce style, n’hésitez pas à me contacter afin de convenir d’une date et d’organiser la chose… pour la modique somme de “rien du tout”. Il me faut seulement le véhiculeur un week-end afin d’avoir l’occasion de le découvrir sous toutes ses coutures, le reste n’est que du “native advertising” pour vous… 

 

 

 

 

garage victoria

Rue du Général-Dufour 10, 1204 Genève
022 310 06 07
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Depuis que j’ai commencé à m’improviser chroniqueur automobile, les gens ont très vite pris l’habitude de me demander – avant de savoir comment je vais – quelle est ma voiture préférée. Ça fait 12 ans que j’écris des chroniques sur la bourse et soudainement, je m’occupe de voitures et tout le monde se fout totalement de la bourse, des changes et de la couleur du Bitcoin.

Qu’est-ce qu’une queue de canard et une voiture peuvent bien faire ensemble ?

Ce matin en me levant, je savais déjà que la journée serait différente. Différente parce que le ciel londonien laissait présager d’une météo toute britannique, mais aussi parce que j’allais avoir l’occasion de conduire quelque chose que j’avais entendu « être unique ».

Thomas Veillet

Thomas Veillet s’est lancé un peu par hasard dans l’écriture de chroniques boursières il y a 12 ans. Depuis, la passion ayant fait son chemin, il était temps de passer à autre chose que la finance.

Depuis quelques temps, il s’est lancé dans les « chroniques auto et moto » – pour apporter de l’expérience conducteur et ne pas saouler le lecteur avec de la technique… Technique que l’on trouve sur les autres sites…

C’est avec son habituel ton décalé qu’il va essayer de vous faire partager ses aventures au volant ou au guidon. Tant que la maréchaussée lui laissera son permis.

Chroniques financières journalières de Thomas :
www.investir.ch/auteur/thomasveillet/

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