La Scrambler sous amphétamines, mais pas trop

by 26 Jun, 2018

Ducati scrambler 1100

À la base, les « Scramblers » étaient des motos qui étaient des motos de route, modifiées par leurs propriétaires pour les rendre « compétentes » en tout-terrains. Steve McQueen en était fan et d’ailleurs on peut imaginer qu’il a insisté pour en avoir une dans la grande évasion. Depuis quelques années, les constructeurs ont compris qu’il y avait un nouveau filon à exploiter. Après la mode du café racer, voici que si t’as pas de Scrambler dans ta gamme, t’es plus personne.

 

Je ne vais pas vous faire l’inventaire, toujours est-il qu’aujourd’hui, j’ai testé le nouveau Scrambler 1100 de chez Ducati. Ils avaient déjà la première version, une 600 – que je n’ai pas testée, mais là ils ont sorti la version « adulte » avec un 1100 que l’on va pouvoir customiser comme des fous, tellement les possibilités sont énormes. On sent quand même un peu d’inspiration en provenance de Milwaukee. Tout ce qui vient des USA n’est donc par forcément mauvais.

 

Je vous avoue franchement que j’étais arrivé chez Ducati pour tester la nouvelle Monster 1200 de la firme italienne et comme je suis adepte du vieil adage – vaut mieux être un trouillon vivant qu’un héros mort – j’angoissais un peu à l’idée de monter sur le monstre en question – et, Ô miracle, on m’annonce qu’il y a une petit problème d’organisation dans les motos de prêt et que je vais me donc me retrouver avec la nouvelle Scrambler. Moto qui me faisait de l’œil sur catalogue depuis sa sortie.

 

Comment cacher mon enthousiasme excessif sans montrer que j’étais plus soulagé qu’autre chose de devoir repousser mon essai monstrueux à plus tard ? Le mieux restait encore d’enfiler le casque et les Ray-Bans, de baisser la tête et de faire le type déçu et désabusé alors qu’en fait j’étais fou de joie de toucher mon nouveau jouet. Eh oui, que voulez-vous, la psychologie du motard est fine et subtile.

 

Au premier coup d’œil, il faut s’appliquer pour faire la différence entre la 600 et la 1100, ça se jouera surtout au guidon, mais on peut dire qu’elle est tout de même plus massive et qu’on voit quand même tout de suite que c’est la version musclée. Par contre, je n’ai pas compris pourquoi Ducati ne s’est pas fendu d’un échappement latéral type « fusil à pompe » comme l’on fait les autres marques qui produisent des Scramblers, Triumph et BMW en tête. Ça ne changera rien au comportement de mon destrier de la journée, mais je croyais que l’échappement latéral était tout de même une marque de reconnaissance pour la catégorie. Là tout de suite, vu de derrière, ça ressemble à une Monster un peu épurée.

 

Mais laissons de côté l’esthétique et les couleurs « vintage » de la moto pour passer aux choses sérieuses. Dès la mise en marche, la Ducati Scrambler 1100 surprend, le bruit est caractéristique et surprenamment rauque à un tel point que l’on peut se demander si le type qui a validé l’homologation dans ce beau pays dédié au silence et à ne pas déranger le voisin, n’était pas un poil sourd à force d’écouter Alain Morisod en boucle au bureau.

 

Et puis ensuite ce n’est que du bonheur. En tous cas pour moi, ce n’est que du bonheur. Il faut reconnaître que je suis un motard du dimanche et que je ne ressens aucune urgence de faire des trous à mes jeans en prenant délicatement mes virages à 120 à l’heure avec un angle à faire peur à Léonard de Vinci. Donc pour ce que j’attends d’une moto, celle-là me convient parfaitement avec pour première qualité ; l’envie de jouer.

 

La Ducati Scrambler me fait penser à un chiot qui découvre le concept du lancé de la baballe et qui est en mode encore et encore. La 1100, elle, vous demandera de rouler encore et encore et sur tous les terrains. C’est d’ailleurs pout ça qu’elle est née. Je suis néanmoins parti faire quelques cols des environs, juste pour voir. Alors oui, je me suis fait poser par à peu près tout ce qui roule sur deux roues dans la montée du Marchairuz, mais je vais vous dire : « je m’en fous comme de mon premier casque », parce que je sais que je ne peux pas rivaliser avec ces types qui montent dans leur combinaison de cuir que quand ils marchent on dirait qu’ils ont un pampers ou qu’ils se sont fait dessus.

 

Mais eux ne peuvent pas rivaliser avec le bonheur que j’avais au guidon, je pense même que j’ai du récupérer quelques moustiques entre les dents comme tout bon motard heureux.

 

Après avoir écumé les routes de montagne, les restaurants de montagne – merci à la Barillette (qui va devenir mon point de chute de tests motos) qui m’aura permis de me réchauffer après avoir escaladé les virages pour y arriver, il a quand même fallu redescendre pour faire le test : « est-ce que je peux AUSSI rouler en ville avec »…

 

Je vous le confirme humblement, on peut. Etant donné que c’est mon second test « Ducati » j’ai presque envie de croire que ces motos italiennes sont exceptionnellement véloces en circuit urbain. Le plus compliqué c’est de gérer tout ces obstacles mobiles qui perturbent une circulation fluide. Comprenez : les autres usagers de la route. Quoi qu’il en soit, les gros pneus à tétines sont amplement suffisants pour défier n’importe quel T-Max qui sera « cap » pour tenter l’aventure.

 

Polyvalente. Cette moto est polyvalente et en plus facile à vivre. Je ne suis pas certain que je tenterais la route des grandes alpes avec ça, ou alors il faudrait que quelqu’un se trimbale mes bagages d’hôtel 5 étoiles en hôtel 5 étoiles. Parce qu’à la fin il ne faut tout de même déconner, 8 heures assis sur une selle, ça mérite quand même une récompense le soir à l’étape et aussi parce qu’il y a sûrement autre chose de plus adapté pour faire 500 kilomètres par jour, mais selon l’hôtel, je suis prêt à me sacrifier.

 

En conclusion de cette chronique très peu objective, je me suis posé la terrible question suivante : « si je devais virer mon tracteur de Milwaukee, qu’est-ce que je pourrais bien acheter ». Force est de constater que la Scrambler de chez Ducati ferait partie de la liste de tête – avec la futur- Triumph 1200 qui va forcément finir par sortir. Alors oui, je sais pour satisfaire mon besoin de ne pas faire comme tout  le monde, je devrais modifier pas mal de choses, mais Ducati a pensé à tout et le choix devrait être suffisant. À commencer par l’échappement latéral…

 

J’en arrive à la conclusion qu’elle me manque. On nage en plein vaudeville, je vais devoir vendre mon cuir Harley…

Merci à Xavier de Ducati Genève pour le prêt de la moto.

DUCATI GENÈVE

Rue de la Fontenette 8, 1227 Carouge, GE
022 342 5100
[email protected]
www.ducatigeneve.com

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Depuis que j’ai commencé à m’improviser chroniqueur automobile, les gens ont très vite pris l’habitude de me demander – avant de savoir comment je vais – quelle est ma voiture préférée. Ça fait 12 ans que j’écris des chroniques sur la bourse et soudainement, je m’occupe de voitures et tout le monde se fout totalement de la bourse, des changes et de la couleur du Bitcoin.

Thomas Veillet

Thomas Veillet s’est lancé un peu par hasard dans l’écriture de chroniques boursières il y a 12 ans. Depuis, la passion ayant fait son chemin, il était temps de passer à autre chose que la finance.

Depuis quelques temps, il s’est lancé dans les « chroniques auto et moto » – pour apporter de l’expérience conducteur et ne pas saouler le lecteur avec de la technique… Technique que l’on trouve sur les autres sites…

C’est avec son habituel ton décalé qu’il va essayer de vous faire partager ses aventures au volant ou au guidon. Tant que la maréchaussée lui laissera son permis.

Chroniques financières journalières de Thomas :
www.investir.ch/auteur/thomasveillet/

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