SUV ou Crossover ? On s’en fout, il roule comme une GTI

by 19 Jun, 2018

Infiniti Q70 S

La neige a fondu en basse montagne, le soleil revient et on peut même rester sur une terrasse pendant plus de 20 minutes en plein soleil sans risquer de mourir de froid. Il n’y a pas de doute, c’est le printemps, il est donc temps de retourner sur les routes de montagne. C’est sur ces entrefaites que je suis rentré au garage Caveng pour prendre possession de l’Infiniti QX70 S qu’on m’avait promis pour le week-end.

 

J’avais très mal dormi la nuit précédente, impatient que j’étais de m’asseoir au volant de cette « bête » hyper-agressive qui est censée être non pas un SUV mais un Crossover. Alors j’avoue que sur ce coup là, j’ai quand même dû me renseigner. Un SUV, c’est un gros 4×4 qui permet à tout bon genevois de « monter » à Verbier prendre des cours d’anglais pendant l’hiver et de « faire croire » qu’il est un vrai aventurier parce qu’il faut au moins un gros Range Rover pour accéder à la place du village.

 

Et puis un « Crossover », c’est le mélange d’un « SUV » et d’une berline normale. En gros, c’est nul dans le terrain et c’est pas terrible sur la route. D’ailleurs quand on me parlait de « Crossover », je pensais à l’immonde C-Crosser de chez Citroën à l’époque. Quel ne fût donc pas ma surprise en apprenant que le QX70  était justement un « Crossover », j’avoue, pendant un moment j’ai eu peur.

 

Pourtant, alors que j’attendais que l’on me fournisse les clés de celui qui serait mon destrier pour les prochaines 48 heures, je rodais autour de cette machine qui ne me laissait fondamentalement pas indifférent.  Il faut dire que l’on ne peut pas rester insensible au look ultra-racé du vaisseau amiral de chez Infiniti. Tout en courbes, court sur pattes, malgré ses énormes jantes de 21 pouces, le QX70 marque les esprits. En tous les cas, le mien. Le capot surdimensionné lui confère un look massif qui n’est pas sans rappeler les « Muscle Cars » américains. L’intérieur n’est pas mal non plus, tout en cuir et assez moderne, si l’on fait abstraction de la console centrale qui ressemble à un climatiseur, heureusement l’horloge analogique en plein milieu donne une touche « vintage ».

 

L’espace intérieur est relativement vaste est c’est une surprise. Au vu de la ligne fluide et racée du véhicule, on aurait pu penser que les passagers arrières auraient risqué le même sort que ceux du Porsche Macan ; la décapitation pure et simple, afin ne pas toucher le plafond. Ou alors l’amputation des deux jambes, c’est selon. Non, dans le QX70, il y a la place et c’est confortable du sol au plafond, même si vous faites plus d’un mètre quatre-vingt.

 

C’est en me glissant derrière le volant que j’ai pu comprendre qu’il se passait quelque chose. Je n’irais pas jusqu’à utiliser le mot « coup de foudre », ça reste quand même une voiture, mais si l’on me donne un budget de 70’000 Frs pour acheter une voiture dans la semaine qui vient, je crois que le QX70 serait dans le top five. Mais comme j’ai tendance à m’emballer très vite – trop vite – je me disais qu’il fallait tout de même savoir raison garder.

 

En appuyant sur le gros bouton « start » à droite du volant, l’Infiniti me rapproche mon siège, ce qui n’est pas du luxe étant donné la longueur toute relative de mes jambes et la colonne de direction se rabaisse, permettant un meilleur positionnement du volant. Le tout est accompagné d’un doux bruit de V6… AAAAhhhhh, le bruit. Bon, d’accord c’est pas non plus la Ford Mustang Bullit qui vient d’être rééditée pour les 40 ans du film du même nom, mais quand même, il y a un doux feulement qui ne demande qu’à s’exprimer.

 

Le modèle que j’avais en test était équipé d’un 3.7 litres V6 de 320 chevaux qui est amplement suffisant pour ravir les impôts genevois, mais pas assez pour vous forcer à immigrer en Valais.

 

Trêve de descriptif et de comparaisons, il était temps de prendre la route. Une fois les bouchons genevois laissés derrière moi, je pouvais enfin m’évader dans les petites routes sinueuses du gros de Vaud avec mes plaques genevoises. Sur l’autoroute, je ne saurais trop vous conseiller de rouler avec le stabilisateur de vitesse, cela vous évitera de vous retrouver « par surprise » au-dessus des limitations autorisées, beaucoup au-dessus. L’insonorisation de la machine ne vous donne pas l’impression de rouler si vite que ça, le moteur ne demande qu’à vous emmener plus loin, mais surtout plus vite.  


La boîte automatique vous offre un mode « normal » et un  mode « sport », le mode sport est une tuerie et dès les premiers virages des contreforts jurassiens le QX70 continuait de me surprendre, une puissance étonnante pour seulement 320 chevaux- au regard de la concurrence – on sent à peine le changement des vitesses et l’accélération est fulgurante pour un véhicule de 2 tonnes quand même.

 

Par contre, prudence quand même avec la boîte sport, elle semble connectée à la jauge à essence, quand vous êtes en mode « S », l’aiguille de la jauge bouge à vue d’œil. Vers le bas surtout.

 

Et puis la tenue de route… Toute personne qui aura déjà essayé d’attaquer dans un col avec un SUV comprendra ce que l’effet « bateau » veut dire, ce sentiment qui vous laisse croire qu’à chaque virage vous allez vous retourner et finir sur le toit, eh bien cette impression n’existe pas dans le Crossover d’Infiniti, au contraire, après 5 virages, je me suis garé, je suis sorti de la voiture pour vérifier que j’étais bien dans le QX70 S et pas dans une GTI. La tenue de route est tout bonnement impressionnante pour un truc pareil. Il n’y pas d’autre mot.

 

Petit point négatif, le rétroviseur est fixé un peu bas au centre du pare-brise, ce qui fait qu’il gène un peu la visibilité quand vous tournez à droite dans un virage en épingle, ou alors il faut rentrer dans le virage en contre-braquage, c’est plus ennuyeux au centre-ville, ça se voit et ça fait du bruit.

 

Pendant que j’escaladais le Jura dans tous les sens, j’ai quand même pris le temps d’analyser la console centrale – tout en gardant un œil sur la route, un œil sur le compteur et le troisième sur l’écran central. Durant les deux jours d’essais, je ne m’y suis jamais fait. C’est sûrement une question de goût, mais en plus ne pas être fan du look global, j’ai trouvé que ce n’était que peu intuitif à utiliser, ça faisait 3 heures que je roulais et je n’avais toujours pas réussi à connecter mon téléphone.

 

C’est alors que là, au milieu de l’arc jurassien je me trouvais face à un immense pré pour les vaches, mais sans les vaches. Le diable qui est généralement posé sur mon épaule lors de ce genre de test, me disait d’aller essayer de voir si les 4 roues motrices servent à autre chose qu’à transformer le QX70 en Golf GTI. Heureusement, ma bonne conscience me dictat de reprendre la route sans faire le malin. Je n’ai donc pas pu juger si il est possible de faire du franchissement avec cet animal,  mais d’instinct je ne tenterais pas le diable, justement.

 

Avec le retour en plaine, il était temps de vérifier si mon « Crossover » était aussi capable de faire les courses, de se garer en ville, d’aller se parquer chez Manor, en gros de voir si le QX70 S est adapté pour son habitat naturel, puisque c’est quand même là qu’il va passer le plus clair de son temps.

 

Le coffre n’est pas le plus grand du monde et si l’on veut le comparer au X3, par exemple, c’est 30% plus petit, mais l’aérodynamique racée du japonais justifie clairement cette amputation de volume. En revanche, côté parking, entre le radar de recul avant et arrière et la vue aérienne qui apparaît à chaque fois que vous enclenchez la marche arrière, il faudra faire exprès pour « toucher » la voiture de derrière, ou même celle de devant. Le capot massif pourra poser quelques problèmes à certains, mais on s’habitue très vite à la volumétrie du QX70.

 

En conclusion l’Infiniti est une excellente surprise, je n’ai toujours pas réussi à connecter mon téléphone, mais globalement je me suis littéralement éclaté au volant de ce gros bolide de 2 tonnes et pour être franc, dans la catégorie des 4×4 survitaminés, catégorie qui devient de plus en plus à la mode avec le Range Rover SVR, le Velar, le Macan Turbo ou encore le Stelvio Quadrifoglio de chez Alfa, pour environ 200 chevaux de moins et 35% moins cher, je me demande si ce n’est pas un meilleur compromis.

 

Et puis il y a un avantage que le QX70 possède que les autres n’ont pas, c’est son exclusivité, son côté unique. Si vous avez envie de vous démarquer et de ne pas faire comme tout le monde en achetant un SQ5 ou un GLC de Mercedes, l’Infiniti ne vous donnera pas la certitude d’être le seul à en avoir un, mais vous serez certainement moins nombreux et si vous voulez vraiment vous démarquer encore plus, il reste le Lamborghini URUS, mais c’est plus cher. Beaucoup plus cher.

 

Pour terminer, à l’instant où je rends le véhicule, mon téléphone n’est toujours pas connecté au Bluetooth et je dois définitivement être une chèvre en « geek attitude », mais le QX70S m’aura laissé que des bons souvenirs. Il y a deux ou trois détails d’ergonomie intérieure que j’ai trouvé limite – comme l’espèce de centre de contrôle qui bip chaque fois que vous allez trop vite, trop lentement, trop à gauche, trop à droite, trop près du piéton – l’interrupteur de ce truc est planqué sous le tableau de bord et il faut savoir… mais mis à part quelques points de détails – qui me font dire que parfois je chipote, l’Infiniti mériterait d’être un peu plus sous les feux de la rampe et je repars avec lui pour faire le tour de Suisse quand il veut !

 

Merci à Grégory du Garage CAVENG à Genève pour le prêt du véhicule.

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Infiniti Automobiles caveng

50 boulevard des Tranchées, 1206 Genève
+41 22 909 88 88
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Depuis que j’ai commencé à m’improviser chroniqueur automobile, les gens ont très vite pris l’habitude de me demander – avant de savoir comment je vais – quelle est ma voiture préférée. Ça fait 12 ans que j’écris des chroniques sur la bourse et soudainement, je m’occupe de voitures et tout le monde se fout totalement de la bourse, des changes et de la couleur du Bitcoin.

Thomas Veillet

Thomas Veillet s’est lancé un peu par hasard dans l’écriture de chroniques boursières il y a 12 ans. Depuis, la passion ayant fait son chemin, il était temps de passer à autre chose que la finance.

Depuis quelques temps, il s’est lancé dans les « chroniques auto et moto » – pour apporter de l’expérience conducteur et ne pas saouler le lecteur avec de la technique… Technique que l’on trouve sur les autres sites…

C’est avec son habituel ton décalé qu’il va essayer de vous faire partager ses aventures au volant ou au guidon. Tant que la maréchaussée lui laissera son permis.

Chroniques financières journalières de Thomas :
www.investir.ch/auteur/thomasveillet/

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