Teen Golf
VW POlo GTI 2.0 200cv
L'Audio
Lorsque j’étais bien plus jeune et bien plus gérable que je ne le suis aujourd’hui, ma voiture idéale, c’était la Peugeot 205 GTI. Déjà parce que j’en avais une et parce qu’à force de monter le Salève 3 fois par jours et 7 fois par semaine, je commençais vraiment à croire que je devenais presque aussi bon que Vatanen tout en remerciant les ingénieurs français d’avoir fait un véhicule aussi parfait, agile, fun et facile à conduire. En ce temps-là, ma grand-mère conduisait une Polo.
Forcément, ça laisse des traces dans la mémoire collective. À un moment dans la vie où vous commencez à prendre votre liberté automobile, sans parler du reste, vous retrouver à côté de votre grand-mère dans une Polo 1.2 et découvrir que ça faisait 5 ans qu’elle roule avec et qu’elle ne sait pas qu’il y a 5 vitesses, ça marque.
Du coup, quand AMAG Genève m’a proposé de tester la nouvelle Polo GTI pendant un week-end, ma réaction fût – comment dirais-je – … mitigée. D’abord parce que le seul souvenir que j’avais d’une Polo c’était donc ma grand-mère qui plafonnait en 4ème à 120 sur l’autoroute avec le moteur qui hurlait à la mort et ensuite parce que j’étais convaincu que Volkswagen avait arrêté de la produire il y a des années, puisque l’on en voyait de moins en moins. Ou alors c’était moi qui y prêtait moins d’attention.
En fait non, ce n’était pas moi. C’est juste que Volkswagen a camouflé la nouvelle Polo sous la ligne, l’esthétique et le look de la Golf. Si. En y regardant de plus près, c’est vrai que c’est une Polo. Ou une « petite Golf » c’est selon. Mais je peux vous dire, pour avoir essayé les deux modèles consécutivement, qu’il y a quelque chose de proche dans leur ADN. En même temps, il faut reconnaître que c’est quand même mieux que la Polo ressemble à une Golf plutôt qu’à une Clio RS d’il y a 5 ans.
C’est en montant dedans que je me suis rendu compte que les années avaient passé. Et plutôt en bien en ce qui concerne la Polo. Les ingénieurs allemands ont été assez intelligents, ils ont pris ce qu’il y avait de bien dans la UP GTI – l’agilité et les sièges écossais qui rappelaient l’ancêtre GTI des années 70 – et il y ont ajouté ce qu’il y manquait – l’électronique embarquée, la PlayStation et l’écran tout digital de la Golf sur le tableau de bord. L’intérieur est fun et coloré – faut aimer le rouge, car si ce n’est pas le cas, ça va être compliqué.
Si vous êtes fans d’intérieur cuir, va falloir attendre, car pour le moment il n’y a pas d’intérieur cuir dans la Polo. Pas de boîte manuelle non plus. En attendant va falloir se contenter de la boîte DSG avec les palettes au volant. Ce qui n’est pas mal non plus soit dit en passant.
Après je suis parti rouler et le réveil était brutal. J’avais pensé me retrouver avec une citadine de moyenne taille qui se prenait pour une voiture de rallye avec des bandes rouges sur le côté et des logos GTI un peu partout, mais qui, fondamentalement était parfaite pour aller faire les courses et amener les enfants à l’école.
BAM… Je suis tombé de haut. La Polo GTI est brutale. En collant sous le capot le 2 litre de la Golf à la place l’ancien 1.8 litre, ils ont fait fort. L’animal monte à 200 chevaux et parfois la boîte DSG a même de la peine à gérer la puissance quand on met le pied au fond et le train avant montre même ses limites. Il est évident que j’ai surtout testé le mode « sport » qui vous envoie une sonorité soigneusement retravaillée dans l’habitacle, mais dans tous les modes de conduites, la Polo montre une nervosité assez impressionnante. Sauf en mode « green », ce qui est normal puisque à cet instant précis, on lui demande de sauver les ours polaires, pas d’impressionner la ménagère de moins de 50 ans.
Je me suis donc immédiatement dit la chose suivante : « D’accord, si cette nouvelle Polo veut me faire croire qu’elle à tout d’une grande (désolé d’avoir piqué la phrase à Renault), il va falloir le prouver ». Pour ce faire, il ne restait qu’une chose ; partir à l’assaut des grands cols alpins de la région. Et bien croyez-moi ou pas, mais c’est ici que la petite sœur de la Golf prend toute sa quintessence, sa petite taille et sa maniabilité en font une voiture hyper joueuse dans les grands virages des alpes. Il faut reconnaître qu’ils ont mis le paquet sur ce petit jouet. Le couple en sortie de virage et les reprises sont surprenants au début, mais on s’y fait et on apprécie. Des fois j’avais même l’impression d’être dans un véhicule de la catégorie au-dessus.
En fait la Polo est une rebelle. C’est une voiture qui n’est plus petite – bien que pas encore grande (quoique, elle affiche quand même des dimensions nettement supérieures à la Golf de mon enfance) et c’est en pensant à ça que la lumière fût : la POLO c’est l’adolescent de chez Volkswagen. Vous savez celui qui trouve tout « chiant », sauf YouTube et Snapchat – alors que vous, vous ne savez pas ce qu’est Snapchat – Celui qui vous parle avec la voix éraillée quand il dit : « ouais papa, je peux te taper 100 balles pour acheter le dernier FIFA18, trop cool ? ». Celui qui sait tout mieux que vous alors qu’il a 30 ans d’expérience de moins que vous et que sans VOUS, il mourrait de faim oubliant de s’alimenter devant sa télé. Ou sa précieuse PS3 ou 4 ou 5, je sais plus.
La Polo c’est exactement ça. L’adolescente rebelle de la gamme qui sait tout mieux que vous. Par contre, elle n’est jamais fatiguée, elle. Contrairement à l’ado moyen.
Alors je suis persuadé que les puristes trouveront des trucs hyper-techniques à redire. J’en suis plus que persuadé parce que j’ai lu les autres tests automobiles sur la Polo et il y a plein de petites choses à redire si l’on pinaille. Mais en même temps, il ne faut pas non plus exagérer, si l’on regarde ce que ça coûte pour ce que vous avez en échange, je trouve qu’il n’y a pas grand-chose à redire.
Ou plutôt oui. Pour moins cher que ça vous allez trouver de la concurrence, la liste est longue, surtout du côté de la France. Mais c’est quand même pas pareil. Là, pour à peine plus qu’une française surboostée, vous avez une Polo déguisée en Golf qui, si ça se trouve est bien plus fun que sa grande sœur.
Mais ça on le saura dans le prochain épisode.
Thomas Veillet
Thomas Veillet s’est lancé un peu par hasard dans l’écriture de chroniques boursières il y a 12 ans. Depuis, la passion ayant fait son chemin, il était temps de passer à autre chose que la finance.
Depuis quelques temps, il s’est lancé dans les « chroniques auto et moto » – pour apporter de l’expérience conducteur et ne pas saouler le lecteur avec de la technique… Technique que l’on trouve sur les autres sites…
C’est avec son habituel ton décalé qu’il va essayer de vous faire partager ses aventures au volant ou au guidon. Tant que la maréchaussée lui laissera son permis.
Chroniques financières journalières de Thomas :
www.investir.ch/auteur/thomasveillet/
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