Un chaton c’est mignon et ça reste un félin
Jaguar E-Pace 180 cv First Edition
L'Audio
Alors je ne vais pas vous faire perdre trop de temps avec le mélange des genres entre la E et I-Pace, puisque la plupart des francophones pensent que la E-Pace c’est nouvelle Jaguar électrique, la concurrente annoncée de Tesla. Sauf que personne n’a encore tenté de lancer une Jaguar dans l’espace. Il y a déjà eu un chimpanzé et une chienne, mais pas de Jaguar.
Et bien la E-Pace ce n’est pas la version électrique, mais la version « passée en machine sur mode cuisson de la F-Pace ». Si vous ne voyez pas ce que c’est un F-Pace, c’est une F-Type qui a mangé une girafe. Si vous ne voyez pas ce que c’est une F-Type, laissez tomber. Si vous ne voyez pas ce que c’est une girafe, je ne peux plus rien faire pour vous.
Autrement dit, le E-Pace c’est le « petit chaton » du gros félin qu’est le SUV de Jaguar. Le concurrent déclaré des XC40, Q5, X2 et autre du même acabit. Eh bien, la E-Pace, elle belle. Elle est très belle et pour être franc, c’est de loin le plus joli SUV de la catégorie. On pourrait lui mettre le Macan comme concurrent esthétique, mais en terme de prix c’est quand même pas pareil.
Le modèle que l’on m’a confié et le modèle « First Edition », il y a donc tout dedans. Et dedans elle n’est pas très belle, elle est magnifique. Il y a ce mélange de luxe et d’esthétique qui donne envie d’être dans une voiture. L’ergonomie est parfaite et la technologie embarquée au top. Certains fans des nouveaux giga-écrans de contrôle pourront être frustrés, mais c’est amplement suffisant, sachant que l’on est tout de même censé regarder plus dehors que dedans. À ce propos, on a d’ailleurs l’affichage tête haute que l’on a parfois tendance à oublier.
Si on prend le temps de tout regarder en détails, c’est très lumineux. Ce qui n’est pas surprenant vu la taille du toit en verre. Toit qui ne s’ouvre pas. Dommage. Le volant est beau, c’est rare de le dire, mais on l’a bien en main et en dehors du fait qu’il est couvert de boutons, un peu trop, et qu’on dirait mon nez après une soirée charcuterie.
Et puis il y a les sièges. Ils sont parfaits, enveloppants, confortables, beaux avec plein de fonctionnalités et des surpiqûres rouges – modèle First Edition oblige. En dehors de la position avant-arrière, puis hauteur, il y a longueur de l’assise et soutien des lombaires. Il y a tellement de fonctions que parfois je m’attendais à voir surgir une masseuse sur le siège arrière pour s’occuper de mes épaules si j’appuyais sur le mauvais ou le bon bouton. On peut reprocher des choses à ce petit-SUV, mais pas d’avoir oublié le soins du détail.
Après avoir passé 20 bonnes minutes à contempler l’intérieur de la Jaguar E-Pace, je me décidais à appuyer sur le bouton « start ». Et c’est là qu’il y a des choses à dire ou à médire.
Je vous avais déjà dit que l’on m’avait confié la version « First Edition », ce que je n’avais pas spécifié, c’est que la motorisation était un 180 chevaux Diesel… Alors je le dis tout net, j’aurais voulu mieux. Parce que les 180 chevaux du moteur diesel sont suffisantes pour satisfaire les caprices des autorités en terme de malus, mais par contre, j’avoue avoir ressentit une certaine frustration en sortant de virage dans un col de montagne et en me rendant compte que les reprises du moteur était aux abonnés absent et qu’il fallait lui envoyer un SMS avec la console de bord pour qu’il se réveille.
J’exagère à peine, la motorisation du petit modèle est un peu limite pour aller faire le malin dans les cols alpins. Bien que ce n’est sûrement pas pour ça que vous achèterez le E-Pace 180 Diesel, pour ça, vous prendrez le F-Pace avec 300 chevaux essence et vous l’immatriculerez en Valais. Toujours est-il que, quand vous la mettez en marche, vous savez immédiatement que c’est un diesel, le doux bruit inimitable des pistons vous le rappelle instantanément. On pourrait repenser un poil l’insonorisation sur les prochaines séries.
Heureusement, en roulant le bruit du Diesel s’atténue et la voiture est agile, nerveuse bien qu’un peu molle à la détente par moment, même en ville. Pour être franc, il vaut mieux rouler avec la boîte sport en permanence et en mode « dynamique ». Oui, parce que c’est la mode des différents modes de conduite. Comme chez ses concurrentes, la E-Pace possède le mode Dynamique, le mode configurable, le mode confort et le mode Eco.
Dynamique et puis c’est tout. Le mode configurable demande d’avoir envie de perdre du temps pour rien, mode confortable est un peu trop confortable et le mode Éco, le jour où je le testerais, c’est que mon vélo électrique sera en panne. Les palettes au volant sont un gadget qui ne sert pas à grand-chose avec cette motorisation, mais comme c’est dans le package, on ne va pas dire non.
À rouler, la E-Pace est douce agréable et fun. Encore une fois, j’aurais une préférence pour les 250 chevaux essence disponible sur le modèle. Mais on s’y fait tout de même. Je dis on s’y fait, disons qu’on s’y fait si on n’a pas le choix, sauf que là, en théorie, on a le choix…
Après avoir traversé les frontières, après être passé de Suisse en France et de France en Suisse. Avoir été stoppé par les douaniers suisses qui ne pouvaient pas croire que mon coffre était vide et qui me regardaient avec des yeux vides de toute expression – ce qui est un pléonasme – un douanier avec un regard intelligent, je m’interroge. À ce propos, je dois signaler que le E-Pace est parfait pour aller faire les courses. Le coffre de plus de 570 litres permet de mettre pas mal sac à commissions. Vous pourrez également y mettre les courses de la semaine ET votre Labrador. Les deux y rentrent allégrement.
Sauf que le Labrador sera le seul à en ressortir.
En redescendant de la montagne sur mes 180 chevaux diesel, j’ai pu tester deux choses ; tout d’abord, les freins. Rien à redire. Puis la tenue de route.
Alors là je vous avoue, j’ai eu comme un doute.
Au premier virage un peu appuyé, j’ai cru que la voiture glissait du cul. Au second j’étais certain que la voiture glissait du cul. Au troisième je suis passé au pas. Je n’en croyais pas mes yeux, avec toutes les aides à la conduite planquées sous le tableau de bord, la belle Indo-Britannique ne tenait pas la route.
Et là je dis STOP ! Rappelez le avocats, ne me poursuivez pas en justice, c’est moi qui me suis trompé. Ben, oui, rappelez-vous, je suis un pilote du dimanche (et des fois du lundi matin), je me suis donc plongé dans le mode d’emploi et j’ai découvert que la Jaguar E-Pace était équipée d’un truc qui s’appelle le « Système Adaptive Dynamics ». En fait c’est lui qui gère le train arrière et qui laisse croire que ça glisse. Alors oui, ça surprend la première fois, mais ça ne GLISSE PAS. Si vous ne supportez pas la sensation, en déconnectant toutes les aides à la conduite, vous vous retrouverez avec une voiture normale et avec des sensations normales.
Voilà, soudainement je me sens vieux. Moi qui avais l’habitude conduire au feeling, voici que je dois m’habituer à laisser faire la voiture qui sait mieux que moi. Houlààà, je me sens vieux… Et je hais les assistances, mais faut vivre avec.
En conclusion, cette voiture est belle, joueuse est attirante. Mais le moteur de 180 chevaux est un peu léger et on veut plus !!! – C’est un peu comme sortir avec un mannequin de chez Victoria Secret et rester à la maison le soir pour jouer au Scrabble. Elle est bourrée d’électronique, elle peut même vous offrir une option WIFI qui permet de connecter 8 appareils en même temps.
8 appareils en même temps ? Si on suppose que la E-Pace peut contenir 5 passagers ; ça fait presque deux connexions par passager, conducteur y compris – bonjour les échanges et la communication – et après on nous fait des pubs en 5 par 4 pour nous dire ne pas être distraits par nos smartphones… Il y aussi le stationnement automatique, mais je ne suis pas près à tester ça. Je ne sais pas, j’ai peur. Et puis surtout, je n’ai pas confiance.
Et puis alors, il y l’option qui tue…Jaguar propose la plaque lumineuse personnalisée sur le seuil de la porte… Mon imagination galope déjà pour trouver un truc délirant à écrire, je ne sais pas moi : « J’aime la police » – « non, Monsieur l’agent je n’ai pas mes papiers » – « j’aime les chatons »… En tous les cas, rien que pour ça j’achèterais la voiture….
Merci au Garage Autobritt pour le prêt du véhicule. Le Garage Autobritt qui fête ses 50 ans à la fin du mois de mai et qui ont tous des très beaux polos pour fêter ça…
Autobritt sa
Rue Boissonnas, 15 – 1227 GENÈVE / LES ACACIAS
+41 22 308 58 00
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Florian Cellammare
Conseiller de vente Jaguar – Land Rover
+41 22 308 58 19
Thomas Veillet
Thomas Veillet s’est lancé un peu par hasard dans l’écriture de chroniques boursières il y a 12 ans. Depuis, la passion ayant fait son chemin, il était temps de passer à autre chose que la finance.
Depuis quelques temps, il s’est lancé dans les « chroniques auto et moto » – pour apporter de l’expérience conducteur et ne pas saouler le lecteur avec de la technique… Technique que l’on trouve sur les autres sites…
C’est avec son habituel ton décalé qu’il va essayer de vous faire partager ses aventures au volant ou au guidon. Tant que la maréchaussée lui laissera son permis.
Chroniques financières journalières de Thomas :
www.investir.ch/auteur/thomasveillet/
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